fiche beka

informations sur le personnage


Tu viens de pointer le bout de ton nez, ce premier Novembre mil neuf cent quatre-vingt quinze, il est minuit et une minute. T'as faillit naître le trente et un, mais non, t'es née le jour de la fête de tous les Saints ma belle. Je sais que tu es Espagnole et que tes parents sont très croyants, alors ils ont beaucoup d'espoir en toi, soudainement. Comme je sais tout ça ? Parce que ma chère Rebeka Sasha Aroa Rivera, je suis la future toi, et je sais ce que t'as ressentie plus d'une fois durant notre triste vie. Parce que oui, j'en suis terriblement navrée, mais elle ne sera pas rose. Tumultueuse, mêlant dangerosité et faiblesse à la fois. J'aimerai te protéger, tu sais, mais le mal est fait et crois-moi, tu vas en ressortir plus forte, plus hargneuse que jamais.
Tu vas commencer ta vie entourée d'amour, de ta famille, t'es rayonnante je t'assure. On sent que l'Espagne t'anime, t'as ce rire communicatif, cette joie de vivre qui remonte le moral en un claquement de doigts Rebeka. Et dans le cataclysme que tu vivras, tu perdras un peu de tout ça, mais pas totalement rassures-toi. Et je suis désolée de revenir sur tout ça, mais t'es passé d'une vie de princesse, a la misère. Un kidnapping qui tourne mal, et t'as fini à l'autre bout du monde pour tes petits yeux d'enfant, de bambine entrant dans la vie. Trois ans et t'as du mal à te souvenir de tout, comme si le traumatisme t'empêche de croire qu'un jour tu retrouveras les tiens. Et crois-moi je comprends ce sentiment, t'as des flashs, des remontées de sentiments parfois qui te font plus de mal que de bien. Mais tu grandis, de famille en famille, apprenant une langue qui n'est pas la tienne, pourtant, je te promets que t'oublieras jamais ta langue natale, parce que je la parle couramment aujourd'hui. Ouais, sois fière, t'es bilingue et on gardera ce petit accent chantant. Mais t'en a connue, des familles, certaines étaient sympa et d'autre... T'as connu la violence, on a connu la violence. Je sais, ce sentiment d'insécurité, et bien il nous quittera jamais malheureusement ma belle.
Ce n'est qu'à l'adolescence que la famille tant attendue arrivera, et ils auront quelque chose de familier, croyant t'as du, on a du se plonger dans la religion de nouveau. T'es pas pour un sou à fond dedans, je te rassures, j'ai pris un tout autre chemin. Profites chérie, du peu de temps de bonheur auquel nous avons droit, parce que ça te feras fondre la glace emprisonnant ton palpitant, du moins... Mon palpitant à l'heure actuelle. Jusqu'au jour de fatidique, celui qui changera notre vie à toi, mon passé, et à moi, à la nous que je représente aujourd'hui. L'A-Day. Enfin, en soit, au début t'étais pas si différente, quelques maux de têtes, je sais et tu en auras encore, même deux ans après. T'es a quelques jours du début du cauchemar, et tu te rends compte que t'es chanceuse, t'as appris la musique, tu chantes et tu joues de la guitare. Ca aussi, rien n'a changé, Rebeka. Je suis la même des années après. Tu te dis que c'est fini, les années de malheur, la souffrance de ne pas être entouré de personne pour qui tu comptes vraiment, qui ne te font pas de mal, tu te sens choyée et aimée. Je t'écris cela, Rebeka, pour que jamais tu n'oublies. C'est dur pour moi aussi, mais il faut une trace écrite, parce que souviens-toi, nous ne savons pas d'où nous venons, qui sont nos parents biologiques... Et un jour, malgré toutes ses péripéties, je nourris l'espoir qu'on aura droit à notre famille à nous, un bonheur indescriptible seulement pour toi, et moi. Qui, j'y crois, réparera nos cicatrices du passé.
Puis un beau jour, alors que t'étais seule à la maison, quelqu'un est entré, et il pensait que la demeure était vide mais t'étais là. T'as eu drôlement peur, et sans prévenir, t'as fais voler les objets de la cuisine, argenterie, électroménager, ustensiles... Ca lui a coûté la vie au bandit, et parfois dans mes cauchemars je nage dans une marre de sang, fin mélange du sien et du notre jeune fille. Quand tes parents, nos parents sont rentrés, t'as eu de nouveau peur, et t'as machinalement fait claqué la porte derrière eux, avant que le salon tout entier ne lévite. T'avais peur, je sais, t'étais perdue entre tes émotions, et ce que cela pouvait bien provoquer et je t'écris, te décris cela les larmes aux yeux, la main tremblante, le coeur lourd... Parce que ce soir-là, ils t'ont chassé, écoutant les dires de l'AIM. Ce soir-là, t'es devenue une abomination à leurs yeux, un démon portant le nom de Rebeka. Alors, t'as passé quelques jours dans la rue, âme en peine que t'es. Je me rappel encore le froid, et c'est le même aujourd'hui qui entoure mon myocarde. On est une proie, malheureusement encore aujourd'hui, et l'AIM t'as eu chérie. C'est pour cela que je te l'écris, parce que les mots ne me viendraient pas, ils ne sortiraient pas. T'as vécu l'enfer dans cet "institut" qu'ils ont appelé, mais ce n'était rien d'autre que de la torture. Tu verras, ça va t'endurcir, te donner la foi d'avancer avec à la ligne d'arrivée le rêve d'un monde meilleur, sans ces enfoirés.
T'as passé presque deux mois sous leurs sévices. Puis un jour, comprenant un peu, juste ce qu'il faut pour te sauver, t'as retourner l'arme contre ton ravisseur. Une bataille, interne, bien qu'elle te semblait extérieure... Une mutinerie ? Non. Un assaut, Rebeka. T'as suivi le mouvement, et t'as couru jusqu'à perdre connaissance. T'as passé du temps dehors. C'était il n'y a pas si longtemps alors, je vais te raconter cela de mon point de vue. J'ai marché, jusqu'à l'épuisement. Jusqu'à ce panneau où il y avait noté Oklahoma City. Je me souviens avoir perdu connaissance, et en me réveillant, le moelleux d'un matelas, le battement de mon coeur éreinté. Une perfusion au poignet, j'étais pas belle a voir. Certaines de mes plaies infectées, d'autre me laissant de vilaines cicatrices... Ouais. Rebeka, on en a parcouru du chemin, on est brisées aujourd'hui, mais on a un refuge, un lieu où on peut être nous. Tu as vécue beaucoup de choses, j'en suis terriblement navrée, mais je te promet qu'aujourd'hui, je vais me battre pour que plus rien de tout cela n'arrive.

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